La nue poétesse
Toi qui as fait naître mon imagination,
Qui me voyais rougir quand je parlais d’amour,
Qui connaissais mon mal mêlé d’humiliation,
Sais-tu ce qu’il en est de ce curieux parcours ?
Tu sais tant de choses que moi je ne sais pas,
De la fleur aux étoiles, du monde et ses richesses,
Je sais tout autre chose que tu ne comprends pas,
De l’habit irréel à la nue poétesse.
Tout cela est notre art, et notre religion,
Tu purifies ma plume au pays du savoir,
Et moi de mon côté, je donne l’occasion
D’enrichir ton talent en des soleils d’ivoire.
Et t’aimer est un art jaillissant de fortune,
La beauté de ton cœur assainit l’imparfait,
La richesse en tes yeux soulage mes lacunes
Tout en toi m’est précieux, lumière et puis bienfait.
Ne m’abandonne pas, et reste auprès de moi.
S’il fallait t’offrir de l’or en perles de pluie,
J’irai cueillir tout au fond de mon autre moi
Tout ce qui me sublime, tout ce que je ne suis.
©Delphine Pisciotta